En photographie, trois paramètres déterminent l’exposition d’une image : l’ouverture de diaphragme de l’objectif, le temps de pose et la sensibilité ISO du capteur ou de la pellicule. Également appelé « vitesse d’obturation », le temps de pose vous permet non seulement de contrôler la quantité de lumière qui atteint la surface photosensible au cœur de votre appareil photo, mais également d’influer sur l’esthétique de l’image capturée.

1 Qu’est-ce que le temps de pose ?

Le temps de pose correspond à la durée pendant laquelle le capteur numérique ou le film argentique est exposé à la lumière lors de la capture d’une photographie. Ce paramètre est déterminé par l’action de l’obturateur, un dispositif qui prend bien souvent la forme de deux rideaux placés entre l’objectif et le capteur de l’appareil photo. Ici, on parle d’obturateur mécanique, mais il existe également des obturateurs électroniques. Lorsque le photographe appuie sur le déclencheur, l’obturateur s’ouvre pour dévoiler le capteur, puis se referme. La vitesse d’obturation est donc le laps de temps qui s’est écoulé entre l’ouverture et la fermeture de ce dispositif.

2 La relation entre temps de pose et exposition

Le temps de pose s’exprime en secondes ou en fractions de seconde. Lorsqu’ils sont utilisés en mode manuel ou en priorité à la vitesse (mode S ou Tv), la plupart des appareils modernes autorisent le choix d’une vitesse d’obturation comprise entre 1/ 8 000 s (un huit millième de seconde) et 30 s (trente secondes). Pour obtenir un temps de pose encore plus long, la pose B (pour Bulb) est disponible sur beaucoup d’appareils. Lors de l’utilisation de ce mode, l’obturateur reste ouvert aussi longtemps que le déclencheur est enfoncé.

Une fois en mode manuel ou en priorité vitesse, le Fujifilm X-T20 (qui fait partie de notre sélection des 3 hybrides de l’été) permet de sélectionner le temps de pose à l’aide d’un barillet dédié.

Plus le temps de pose est long, plus l’obturateur reste ouvert et plus la quantité de lumière qui atteint le capteur est importante :

  • 1/8 000 s correspond à un temps de pose court ou à une vitesse d’obturation rapide. Le choix d’un tel réglage se révèle adapté aux situations qui présentent une très forte luminosité, comme une journée ensoleillée.
  • 30 s représentent un temps de pose long ou une vitesse d’obturation lente. Il convient de choisir ce paramètre de prise de vue face à des scènes très peu lumineuses. La durée prolongée pendant laquelle la surface photosensible est exposée compense le manque de lumière.

Pour bien comprendre la relation entre temps de pose et exposition, il faut retenir que doubler le temps de pose (en passant par exemple de 1/8 000 s à 1/4 000 s ou de 15 s à 30 s) double la durée pendant laquelle le capteur ou le film est exposé. Cela revient à doubler la quantité de lumière captée par la surface photosensible.

3 Le flou de bougé

En plus d’être directement lié à l’exposition des photographies capturées, le temps de pose influe sur le niveau de netteté des images. Le flou de bougé est un effet indésirable provoqué par les mouvements du photographe lors de la capture d’une photo à main levée. Lorsque le temps de pose est suffisamment court et qu’une vitesse d’obturation trop lente est sélectionnée, ces mouvements quasi imperceptibles entraînent une perte de netteté.

Lors de l’utilisation d’un appareil 24×36 mm dénué de système de stabilisation, une règle est communément admise. Il faut adopter un temps de pose qui correspond à l’inverse de la focale. Si l’objectif dispose d’une distance focale de 200 mm, le choix d’une vitesse d’obturation de 1/200 s, ou plus courte, limite les risques de flou de bougé. À focale équivalente, les appareils équipés d’un plus petit capteur (APS-C, micro 4/3, etc.) ou d’un capteur doté d’une plus haute définition sont plus sensibles au flou de bougé.

4 Les effets esthétiques du temps de pose

Un temps de pose court permet davantage de figer le mouvement du sujet photographié, tandis qu’avec un temps de pose long, il est possible d’enregistrer le mouvement dans la durée. Dans le premier cas, le sujet apparaît complètement net. Dans le second, sa trajectoire est retranscrite par une traînée floue.

Ainsi, le temps de pose doit être choisi en fonction du sujet et du résultat souhaité par le photographe :

  • Pour un sujet dont les mouvements sont rapides, il est conseillé d’utiliser un temps de pose court. Dans la plupart des cas, une vitesse d’obturation comprise entre 1/250 s et 1/1 000 s s’avère adéquate pour figer le mouvement d’un sportif en pleine course. Un temps de pose de 1/1 000 s, ou plus court, est plus adapté à la capture d’un véhicule en mouvement.
Sujet en mouvement
  • Dans le cas d’un sujet dont les mouvements sont modérés (tel qu’un modèle humain en situation de portrait) un temps de pose compris entre 1/50 s et 1/250 s se révèle suffisant pour obtenir une prise de vue nette. Cependant, choisir une vitesse d’obturation plus rapide est intéressante si vous souhaitez capturer des portraits d’enfants sur le vif.
  • Pour un sujet fixe, tel qu’un paysage, le choix d’une vitesse d’obturation de plusieurs secondes est vivement conseillé. En effet, ce choix a pour conséquence de flouter les éléments en mouvement, tels que les nuages et les cours d’eau. Les traînées que ces éléments laissent apparaître confèrent alors un aspect onirique à la photo. Ce type de prise de vue demande l’utilisation d’un trépied.
Effet flou de bouger sujet

Notez que ces règles peuvent bien entendu être contournées de manière à laisser parler votre créativité. Citons par exemple la technique du filé qui permet de jouer avec le flou de bougé. Celle-ci nécessite un sujet dont le mouvement et linéaire, ainsi qu’un temps de pose modérément long (entre 1/20 s 1 s). Le but du jeu consiste à suivre le mouvement du sujet lors de la capture de l’image. Celui-ci apparaît alors net, tandis que les éléments statiques qui l’entourent sont marqués par un flou cinétique.